Comment gérer l’envie et la jalousie ?

Envie et jalousie : quelle est la différence ?

L’envie et la jalousie sont des sentiments oppressants qui compliquent non seulement la vie de la personne concernée, mais aussi parfois celle des autres. Elles surgissent souvent lorsque nous avons peur de ne pas avoir notre compte, de ne pas obtenir quelque chose ou lorsque nous craignons de perdre ce que nous possédons déjà. Mais quelle est la différence entre l’envie et la jalousie ?
L’envie survient lorsqu’une personne veut absolument avoir ce que possède une autre. Cela ne concerne pas nécessairement des biens matériels. Il peut aussi s’agir de reconnaissance, d’amour ou de sécurité. Les personnes imprégnées par l’envie ont tendance à mesurer leur propre bonheur à celui des autres. Elles pensent qu’en imitant le succès ou les qualités des autres, elles peuvent elles-mêmes obtenir un succès ou des qualités similaires. Les personnes envieuses ont tendance à minimiser les succès des autres ou à souligner leurs échecs. L’envie devient particulièrement destructrice lorsque l’on souhaite du mal à l’autre, par exemple un accident ou même la mort.
Contrairement à l'envie qui signifie « vouloir avoir », la jalousie consiste à « vouloir garder ». Elle naît de la peur de perdre quelque chose ou quelqu’un. La sensation de jalousie se fait surtout sentir dans les relations auxquelles on tient, qu’il s’agisse de jalousie entre frères et sœurs, dans les amitiés ou entre conjoints. De la pratique excessive d’un hobby à l’infidélité d’un partenaire, les raisons de la jalousie peuvent être nombreuses. Lorsque la peur de perdre devient particulièrement intense et que la souffrance augmente progressivement, un soutien professionnel par le biais d’une assistance spirituelle ou d’une aide psychologique peut jouer un rôle décisif.

Faire face à l'envie et à la jalousie

La jalousie, qu’elle soit objectivement justifiée ou non, nécessite une attention aimante, parfois même une guérison. Le jaloux a l’impression que quelqu'un d’autre pourrait prendre sa place. Il a peur de ne pas être assez aimé ou de ne pas être digne d’être aimé. Et pourtant, ces émotions ne naissent pas comme ça. Elles sont l’expression de blessures intérieures plus ou moins profondes et d’une faible estime de soi. En d’autres termes, elles sont un cri d’amour et d’attention. Il n'y a donc pas lieu d’avoir honte de ces sentiments ni de s'en plaindre. Il s’agit plutôt de se tourner vers soi-même avec amour et de se demander : quel est le besoin qui se manifeste maintenant chez moi ? De quoi ai-je besoin ? De quoi l’autre a-t-il besoin ? Si la jalousie est en jeu, il est nécessaire que la communication mutuelle soit empreinte de beaucoup de sensibilité et de respect mutuel. Nous ne devons pas seulement être miséricordieux envers les autres, mais aussi envers nous-mêmes. Ce n’est pas toujours facile ! L'envie et la jalousie peuvent être si honteuses pour nous qu’il n’est pas rare que nous nous jugions au lieu d'explorer et de comprendre les causes de ces sentiments. Plus nous prenons conscience de nos propres qualités et de notre propre valeur, plus nous parvenons à être tranquilles et maîtres de nous, et à laisser de moins en moins de place à la jalousie.

Pourquoi l’envie est-elle un péché capital ?

La Bible contient de nombreux récits dans lesquels l'envie et la jalousie ont eu des conséquences dévastatrices. Un exemple connu est l’histoire des frères Caïn et Abel, dans laquelle l’envie a conduit à un crime terrible, le fratricide : un récit qui a trouvé sa place dans l’Ancien Testament pour montrer à quel point l’envie peut être destructrice. Une histoire sans fin, qui se prolonge à travers les générations !
Il n’y a pas d’époque, de société ou de culture où l’envie et la jalousie ne soient pas un sujet important. L’apôtre Jacques a mis en garde les premiers chrétiens dans son épître : « La jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes »(Jc 3, 16). C’est pourquoi l’Église a inclus l’envie parmi les sept péchés capitaux, car elle peut souvent conduire à d’autres péchés graves. L’envie a même rejoint les Dix Commandements. Elle apparaît à deux reprises, dans le 9e et le 10e commandement : « Tu ne convoiteras pas… » (Ex 20,17).

Dieu t'aime ! Même avec ta jalousie.

Cela t’arrive-t-il aussi ? Tes pensées tournent sans cesse autour de la chance qu’a l’autre et de la pauvreté de ta propre situation. Tu trouves cela injuste. Cela te fait mal quand ton vis-à-vis ne t’offre pas l’amour auquel tu aspires ?

Si tu souffres d’envie et de jalousie, aie beaucoup de patience et de bienveillance à ton égard. Observe ta blessure et demande aussi à tes proches de faire preuve de compréhension face à ta faiblesse. Mais surtout : présente ta blessure à Dieu. Dis-lui tout, parle-lui de ta peur d’être abandonné ou dévalorisé. Nulle part ailleurs Dieu ne peut te toucher plus profondément et plus efficacement que là où tu es le plus profondément blessé. Quoi que tu fasses, ta valeur ne change pas. Ta dignité est indépendante de ton comportement, de tes biens, de ton apparence, de tes qualités, de ton savoir, de tes performances professionnelles, de tes capacités. Dieu t’aime tel que tu es ! Y compris avec tes faiblesses. Essaie de te regarder tel que Dieu te voit. Tu es à son image et c’est pourquoi tu es si digne d'être aimé !